Réticence vis-à-vis des éoliennes au Schwyberg
En préambule je précise que je n’ai aucun lien d’intérêt, ni avec le sujet du plan directeur cantonal, ni avec le but de mon propos qui va suivre. Je souhaite simplement vous faire part de mon extrême réserve quant au parc éolien sur la crête du Schwyberg.

Ce n’est pas une opposition à l’énergie éolienne, ni aux machines éoliennes en tant que tel. J’estime simplement qu’ils n’ont pas leur place au sommet de nos préalpes. En effet, si le parc éolien se construit, ce serait une première dans les préalpes. Je ne pense pas qu’il soit bon pour le canton de Fribourg de jouer les pionniers en la matière. Un parc éolien en plaine, voire même au sommet d’une colline ne me choque pas à priori. Quand bien même, il faut le dire une fois, la Suisse n’est pas un pays à vent, contrairement au nord de l’Europe, comme en Allemagne par exemple. D’autre part, compte tenu de sa densité, la construction d’un parc éolien pose inévitablement un certain nombre de problème en Suisse.
Mais au Schwyberg, des éoliennes de 220 mètres de haut, compte tenu de la longueur des pales, n’ont pas leur place. Je pourrais développer sur les questions écologiques mais d’autres que moi dans cette salle sont plus compétents en la matière. Par contre, l’atteinte irréversible au paysage me heurte et serait une grave erreur. Chaque génération a commis des erreurs en matière de construction et d’urbanisation. Combien y-a-t-il aujourd’hui d’immeubles pour le moins laids construit dans les années 70 et 80 au milieu de nulle part, qui vieillisse mal, qui dénature un paysage alentour magnifique et que tout le monde regrette aujourd’hui. Je ne veux pas citer ici des exemples, nous en avons tous en tête, dans notre canton comme ailleurs en Suisse. Mais je ne veux que nous ayons à regretter dans quelques années des décisions prises hâtivement sans réellement mesurer l’impact sur notre environnement paysager.
L’érection de 9 éoliennes au sommet du Schwyberg serait une catastrophe écologique et paysagère. Vous me direz que nous pouvons déconstruire les éoliennes. C’est vrai pour la machine, çà l’est nettement moins pour les blocs de béton monstrueux qui serviront de socle et qui seront enterrés. A part le dynamitage, il n’y a pas beaucoup de solution pour les enlever, en tous les cas aucune qui restaurerait un paysage naturel intact. Ce point de vue est d’autant plus pertinent que la production d’électricité serait marginale pour ne pas dire anecdotique et que la rentabilité du projet est de loin pas assuré. On m’a laissé entendre que même des très hauts responsables du Groupe E douteraient fortement du bien-fondé économique du projet, sans le dire publiquement évidemment. Pour des raisons économiques, plusieurs cantons alémaniques abandonnent leur projet de parc éolien, c’est vrai pour Zürich, Thurgovie et Argovie et dans tous les cas, personne n’est assez fou pour poser des éoliennes au sommet de nos belles montagnes.
Avec ces quelques considérations, je souhaite que le Conseil d’Etat réanalyse le bien-fondé d’un parc éolien au Schwyberg, en toute objectivité et surtout en toute indépendance.