Non à un monstre bureaucratique qui anéantirait notre sport populaire
Machiavel le disait: «Les Suisses sont très armés et très libres.» La Suisse est en effet le troisième pays avec le plus d’armes par habitant, mais aussi un des pays avec le taux d’homicides par habitant le plus bas, pointant 196e au classement mondial. L’argument «sécuritaire» de la nouvelle loi sur les armes en votation le 19 mai a donc de quoi faire sourire.
Présumer qu’une telle loi garantira davantage de sécurité contre le terrorisme, c’est émettre l’idée naïve et erronée que les djihadistes se procurent leurs armes chez l’armurier du coin en toute légalité. En réalité, seuls les sportifs honnêtes et autres amateurs d’un jour seront sous le joug de chicanes et d’obstacles administratifs.
Avec une telle directive, adieu les tireurs occasionnels qui conservent une arme à la maison, mais ne l’utilisent que lors des grandes fêtes populaires de tir. Beaucoup d’entre eux ne s’inscrivent pas de suite dans une société. Leur confisquer leur arme, c’est priver les fêtes de tir de précieux effectifs potentiels, car beaucoup se décourageront du monstre bureaucratique qui s’annonce.
La Fédération suisse de tir est la quatrième plus grande organisation sportive du pays et réunit 130 000 tireurs. Le Tir en campagne est la plus importante manifestation sportive de Suisse et est inscrit au patrimoine culturel immatériel national. Sacrifier toute une tradition sur l’autel des accords internationaux est un dénigrement certain de ce qui fait la culture populaire de notre pays. C’est pourquoi comme tireur je refuse le chantage mis au vote en mai prochain.